Ailleurs, chez moi

de Douglas Kennedy


Après Les hommes ont peur de la lumière  et  Et c’est ainsi que nous vivrons, Douglas Kennedy continue son exploration d’une Amérique plus désunie que jamais avec une œuvre palpitante, pleine de souffle et de panache, pour raconter la richesse et les contradictions de son pays.

Ayant apprécié ces deux romans, cette présentation m'a donné très envie de découvrir cet ouvrage, qui est davantage une discussion avec l'auteur autour de grands thèmes fondateurs pour son pays. 

L'anecdote à l'origine du roman qu'il dévoile dans le prologue m'a fait sourire : une femme qui lui dit qu'il est plutôt raffiné pour un américain ! D'où la question préliminaire qu'il pose d'emblée : qu'est-ce qu'un américain?

J'ai tout de suite été emballée par la forme du texte : l'auteur se révèle et j'ai vraiment passé un très bon moment à ses côtés alors qu'il parlait de New York et de l'East Village dans lequel il a grandi ou du jazz et des clubs qu'il aime fréquenter. C'était assez étrange de m'intéresser autant à ses descriptions précises sur les changements dans la ville de New York ou au répertoire américain de jazz alors que n'y connait rien et de trouver ça passionnant. Il évoque des bribes de son enfance, sa soif de musique, de cinéma, de culture et son envie d'ailleurs.

D'autres chapitres interrogent la place de l'argent et du conformisme dans la société américaine ou encore la notion de liberté de tout recommencer en prenant la route et la place de la religion. Cela permet de mieux percevoir certains paradoxes américains, entre mythes fondateurs et croyances profondes. 

Certains passages mettent à jour ce qui divise son pays, la récupération politique et la manipulation de foules. Derrières ces réflexions politiques et les faits amenés, on sent l'inquiétude de l'auteur. J'ai relu plusieurs fois certains paragraphes du rouge et du bleu, axé sur la politique, atterrée par certains éléments.

J'écrivais à la fin de ma chronique sur  Et c’est ainsi que nous vivrons, : "J'ai vraiment trouvé ce texte très bien pensé, mais il m'a certainement manqué une vraie connaissance culturelle de l'histoire de ce pays et des blessures laissées par cette guerre de Sécession pour en comprendre toute la portée." Après cette lecture, j'ai l'impression d'avoir saisi beaucoup de choses sur cette culture. 

Ce livre est très bien écrit. L'auteur partage avec nous des anecdotes personnelles tout en nourrissant la réflexion sur les contradictions nord américaines, il nous touche, nous fait sourire et nous fait réfléchir.  

A découvrir !

 Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.

Présentation de l'éditeur:

Lors d’un salon littéraire en France, alors qu’il déjeune avec quelques écrivains locaux, Douglas Kennedy est apostrophé par l’une des convives qui lui lance qu’elle le trouve « plutôt raffiné pour un Américain ».
Piqué au vif par ce qui n’était en somme qu’une flatterie maladroite, Douglas s’interroge : être américain, c’est quoi ?
 
Le début d’une quête sincère à la poursuite du grand mystère de l’âme américaine. Du New York d’après-guerre à une petite ville texane trumpiste, de souvenirs d’enfance en réflexions politiques, d’anecdotes hilarantes en citations littéraires, de notes de jazz en films inoubliables, un voyage étourdissant, passionnant, édifiant, drôle, émouvant, avec un guide de luxe : Douglas Kennedy himself…

Commentaires