Un long, si long après-midi

 d'Inga Vesper


Le roman s'ouvre sur la dernière journée de Joyce, avant qu'elle disparaisse, qu'elle se suicide, qu'elle soit enlevée ou peut être qu'elle soit tuée? En tout cas, elle a l'air de savoir que quelque chose va changer radicalement dans sa vie.

Première victime collatérale: sa bonne Rudy qui arrive sur place alors qu'elle n'est plus là, que ses deux filles sont seules et qu'il y a du sang dans la cuisine. Rudy est noire est on est en 1959. Elle devient la principale suspecte évidemment.

J'ai bien accroché avec le personnage de Rudy qui a envie de croire qu'elle peut réussir à s'extirper de sa situation à force de travail, d'économie et de foi en ses rêves. Pourtant la vie lui a déjà enlevé sa mère dans des conditions dramatiques, et les dépenses pour faire valoir ses droits ont été vaines. J'ai aimé aussi sa façon d'essayer de s'affirmer devant son père comme devant son amoureux.

En plus de dépeindre la problématique de discrimination, l'auteur nous plonge dans deux univers qui coexistent à peine: les logements insalubres dans des quartiers abandonnés où règne la violence, et les zones pavillonnaires huppées qui soignent les apparences. Pourtant ici le vernis craque révélant ce qui se cache derrière...

J'ai apprécié aussi le lien entre Rudy et Joyce. Même si on n'a pas été témoins de leurs échanges réguliers, on perçoit bien la réalité de leur amitié, née de leurs douleurs partagées, au delà des normes imposées par leurs milieux respectifs. Rudy s'inquiète sincèrement pour elle et veut savoir ce qui lui est arrivé.

 L'enquête nous réserve quelques rebondissements et le roman est prenant. Une lecture très agréable !


Présentation de l'éditeur:

« Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore. »

Dans sa cuisine baignée de soleil californien, Joyce rêve à sa fenêtre. Elle est blanche, elle est riche. Son horizon de femme au foyer, pourtant, s’arrête aux haies bien taillées de son jardin. Ruby, elle, travaille comme femme de ménage chez Joyce et rêve de changer de vie. Mais en 1959, la société américaine n’a rien à offrir à une jeune fille noire et pauvre. Quand Joyce disparaît, le vernis des faux-semblants du rêve américain se craquelle. La lutte pour l’égalité des femmes et des afro-américains n’en est qu’à ses débuts, mais ces deux héroïnes bouleversantes font déjà entendre leur cri. Celui d’un espoir brûlant de liberté.

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