de Katarina Bivald
La plume de Katarina Bivald m'avait charmée lors de la lecture de ses deux précédents romans : La bibliothèque des coeurs cabossés et Le jour où Anita envoya tout balader. Une façon de vous emporter avec elle et ses personnages dans des sujets profonds derrière une apparence plus légère et teintée d'humour. Là encore le charme a opéré et je ne peux que conseiller ce très bon roman.
J'ai pourtant été surprise au départ que notre héroïne meure dans les premières pages. Je savais que l'auteure ne ménageait pas toujours ses personnages mais comment faire poindre l'espoir avec une telle situation initiale? Mon scepticisme a été de très courte durée car je me suis laissée prendre au piège et j'ai fait avec ses héros hauts en couleurs un très agréable voyage.
J'ai été très sensible à la nostalgie présente entre les lignes. Henny vit avec bonheur les retrouvailles tant attendues de son groupe d'amis. Malgré la distance, le manque de nouvelles, le changement de vie, le lien qui existait entre eux quatre est fort et intact. Il transcende sa disparition et leur permet de la surmonter.
Un autre point fort et le regard sur la différence, la difficulté à se trouver soi même lorsque l'intolérance est si présente. J'ai beaucoup apprécié la façon dont s'assument différemment nos héroïnes lesbienne et transgenre. Rester et faire face comme Mackenzie ou fuir et exister comme Camilla. Le rejet de la population, la haine, la peur sont bien présents. Pourtant de la première à la dernière page, on sent combien Henny respecte l'identité de Camilla et les anecdotes de leur passé montrent avec simplicité la voie de l'acceptation.
Malgré l'histoire atypique de chacun de nos personnages, je crois que c'est finalement Henny qui est la plus incomprise. Son entourage, comme les lecteurs certainement, se demande si elle n'est pas passé à côté de sa vie, ce qu'elle faisait à s'enterrer dans ce coin perdu au lieu de vivre sa vie. On reconnait beaucoup plus facilement l'audace, le voyage, l'expérience. Malgré les reproches éventuels, on comprend ou on envie celui qui plaque tout pour essayer, pour vivre, pour exister. Alors là forcément on se demande quel mécanisme psychologique la retient prisonnière et l'empêche d'évoluer et de vivre sa vie. J'ai beaucoup aimé la simplicité avec laquelle l'héroïne s'affirme : elle est là où elle doit être. Cela parait moins exotique et fait peut être moins rêver mais elle a trouvé sa place tout simplement. Celle qui donne du sens à sa vie.
Il y a de l'humour, des situations cocasses et une riche galerie de personnages secondaires dans ce motel des âmes perdues. La mort, l'attachement aux racines, le besoin de liberté, la quête de son identité, du sens de sa vie, autant de sujets qui résonnent à la lecture avec nos propres expériences. Nul doute alors qu'une telle lecture n'aura pas la même saveur selon le vécu de chacun. Un très bon moment de lecture.
Présentation de l'éditeur:
On meurt tous un jour… pas forcément dès le premier chapitre! C’est pourtant ce qui arrive à Henny. Mais elle se refuse à quitter notre monde sans avoir accompli une dernière tâche : retrouver, réconcilier et rendre heureux ses anciens amis.
Drôle, farfelue et émouvante, Henny est l’amie qu’on rêve d’avoir à ses côtés… vivante de préférence!
Je remercie les éditions Denoël pour ce partenariat.
Sortie: 7 février 2019 Traduction: Lucas Messmer
La plume de Katarina Bivald m'avait charmée lors de la lecture de ses deux précédents romans : La bibliothèque des coeurs cabossés et Le jour où Anita envoya tout balader. Une façon de vous emporter avec elle et ses personnages dans des sujets profonds derrière une apparence plus légère et teintée d'humour. Là encore le charme a opéré et je ne peux que conseiller ce très bon roman.
J'ai pourtant été surprise au départ que notre héroïne meure dans les premières pages. Je savais que l'auteure ne ménageait pas toujours ses personnages mais comment faire poindre l'espoir avec une telle situation initiale? Mon scepticisme a été de très courte durée car je me suis laissée prendre au piège et j'ai fait avec ses héros hauts en couleurs un très agréable voyage.
J'ai été très sensible à la nostalgie présente entre les lignes. Henny vit avec bonheur les retrouvailles tant attendues de son groupe d'amis. Malgré la distance, le manque de nouvelles, le changement de vie, le lien qui existait entre eux quatre est fort et intact. Il transcende sa disparition et leur permet de la surmonter.
Un autre point fort et le regard sur la différence, la difficulté à se trouver soi même lorsque l'intolérance est si présente. J'ai beaucoup apprécié la façon dont s'assument différemment nos héroïnes lesbienne et transgenre. Rester et faire face comme Mackenzie ou fuir et exister comme Camilla. Le rejet de la population, la haine, la peur sont bien présents. Pourtant de la première à la dernière page, on sent combien Henny respecte l'identité de Camilla et les anecdotes de leur passé montrent avec simplicité la voie de l'acceptation.
Malgré l'histoire atypique de chacun de nos personnages, je crois que c'est finalement Henny qui est la plus incomprise. Son entourage, comme les lecteurs certainement, se demande si elle n'est pas passé à côté de sa vie, ce qu'elle faisait à s'enterrer dans ce coin perdu au lieu de vivre sa vie. On reconnait beaucoup plus facilement l'audace, le voyage, l'expérience. Malgré les reproches éventuels, on comprend ou on envie celui qui plaque tout pour essayer, pour vivre, pour exister. Alors là forcément on se demande quel mécanisme psychologique la retient prisonnière et l'empêche d'évoluer et de vivre sa vie. J'ai beaucoup aimé la simplicité avec laquelle l'héroïne s'affirme : elle est là où elle doit être. Cela parait moins exotique et fait peut être moins rêver mais elle a trouvé sa place tout simplement. Celle qui donne du sens à sa vie.
Il y a de l'humour, des situations cocasses et une riche galerie de personnages secondaires dans ce motel des âmes perdues. La mort, l'attachement aux racines, le besoin de liberté, la quête de son identité, du sens de sa vie, autant de sujets qui résonnent à la lecture avec nos propres expériences. Nul doute alors qu'une telle lecture n'aura pas la même saveur selon le vécu de chacun. Un très bon moment de lecture.
Présentation de l'éditeur:
On meurt tous un jour… pas forcément dès le premier chapitre! C’est pourtant ce qui arrive à Henny. Mais elle se refuse à quitter notre monde sans avoir accompli une dernière tâche : retrouver, réconcilier et rendre heureux ses anciens amis.
Drôle, farfelue et émouvante, Henny est l’amie qu’on rêve d’avoir à ses côtés… vivante de préférence!
Je remercie les éditions Denoël pour ce partenariat.
Sortie: 7 février 2019 Traduction: Lucas Messmer
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