La cité aux murs incertains

d'Haruki Murakami


Présentation de l'éditeur :

A l’âge de 17 ans, j’ai rencontré une jeune fille de 16 ans et nous avons correspondu. Je sortais avec elle une ou deux fois par mois, et nous parlions de la ville où vivait sa vraie substance. Je suis entré dans la Cité de son monde de rêve…

Dans la Cité, qui est entourée d’un mur très haut et très solide, mon travail consistait uniquement à lire les rêves. Je me rendais à la bibliothèque où travaillait l’esprit de la jeune fille et je lisais chaque jour trois vieux rêves. L’hiver est arrivé, mon ombre m’a demandé de quitter la ville dans la semaine…

À mon retour de la ville, alors que j’avais la quarantaine, j’ai démissionné de mon poste pour réfléchir à un emploi. J’ai obtenu le poste de bibliothécaire en chef de la bibliothèque de la ville de Z, dans une ville rurale située dans les montagnes de Tohoku. Mais ce travail est inhabituel, irréel et solitaire, comme celui d’un lecteur de rêves. J’ai alors appris que l’ancien bibliothécaire en chef, Koyasu, avait vécu dans la ville et qu’il était devenu un fantôme. Et j’ai fait la connaissance d’un mystérieux garçon de 16 ans qui se rendait à la bibliothèque tous les jours, et qui ne faisait que lire un grand nombre de livres et les mémoriser complètement. Au bout d’un moment, le garçon a dessiné une carte de la ville et me l’a apportée, et il m’a dit qu’il voulait…


Haruki Murakimi nous offre ici un roman empreint de douceur et de magie qui résonne en nous au fil de la lecture. 

L'histoire peut paraitre étrange, car malgré son aspect fantastique, le lecteur ne peut jamais être sûr de la manière d'interpréter le récit. Qu'en est-il de cette relation entre les deux adolescents ? Réelle? Fantasmée ? De cette cité aux murs incertains ? Parabole ? Métaphore ? De ces rencontres étranges dans la bibliothèque de Z ? Rencontre avec soi-même ? Intervention magique ? L'auteur ne donne pas toutes les clefs pour nous permettre de comprendre les faits, seulement celles qui nous font réfléchir et ressentir tout un tas d'émotions et c'est précisément ce que j'ai trouvé précieux dans cette lecture.

Les éléments fantastiques s'entremêlent avec un récit très cohérent et réaliste dans un rythme particulier qui amène le lecteur à prendre le temps. Alors que notre héros marche le long des murs de la cité, ou le long d'une rivière, qu'il se questionne et nous raconte son histoire, nous faisons aussi notre propre chemin. L'auteur a semé des graines qui germent au fil de la lecture. 

J'ai particulièrement apprécié le lien entre les personnages et leurs ombres et j'ai été touchée par cette recherche des adolescents d'être eux-mêmes, de se retrouver et d'être "complets". Avec cette galerie de personnages, hommes et femmes, de l'adolescence à la fin de vie, on ressent à la fois toute la difficulté de se sentir en décalage et de se chercher, celle d'appartenir à un monde et de correspondre à ses codes, et celle d'accepter ce qu'on a perdu, ce qu'on ne retrouvera peut être jamais, ce qu'on ne peut changer. J'ai fermé ce roman en ressentant une forme de sérénité : même si cela ne peut pas toujours être compris par les autres, mêmes si ce sont parfois de grands drames qui nous amènent à être ce que l'on est, là où on est, on a beaucoup à gagner à accepter, tout simplement.

 Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.

Commentaires