Le jour où Anita envoya tout balader

de Katarina Bivald


Quatrième de couverture:

Anita a 38 ans et élève seule sa fille Emma qui a 18 ans et décide un beau jour de partir faire ses études loin de sa mère. Anita ressent un grand vide, elle a beaucoup de temps libre, les week-ends sont tristes. Elle se souvient de ses 18 ans et des trois vœux qu'elle avait faits : avoir une moto, avoir une maison et être indépendante. Elle est indépendante, certes, mais pour ce qui est des deux autres vœux… Elle décide de passer son permis moto, encouragée par ses deux bonnes copines… et par le physique irrésistible de Lukas, le moniteur de l'auto-école. Peu à peu, Anita va en apprendre beaucoup plus sur elle, sa fille et sa mère, tout en partageant fous-rires et soirées un peu arrosées avec ses copines.


Mon avis:

J'avais découvert cet auteur avec l'excellente bibliothèque des coeurs cabossés et j'ai replongé dans son écriture avec plaisir. On est ici dans un univers beaucoup plus proche de nous. Anita l'héroïne est une mère célibataire qui a consacré les 20 dernières années à élever sa fille et qui doit accepter de la laisser partir. Un espace nouveau et effrayant s'ouvre devant elle. Elle a désormais du temps pour commencer. J'ai beaucoup aimé ce passage du roman. Alors qu'on commence à peine à connaître l'héroïne et son environnement, l'auteur la rend sympathique en nous la dévoilant ainsi, dans ces moments de détresse devant ce temps qui n'en finit plus de durer et qu'elle doit tuer minute après minute. J'ai aimé cette réalité qui s'impose à elle : elle ne regrette rien de sa vie auprès de sa fille mais qu'a-t'elle fait d'autre qu'être une mère?

On découvre son emploi dans la supérette, ses sorties dans le bar du coin. Jamais elle ne se plaint de sa vie qui peut nous paraitre morne, ni de son métier, ni de sa vie sociale. Elle sait profiter de la richesse là où elle se présente, des moments précieux de la vie sans courir après autre chose. Pourtant un monde s'ouvre quand elle envisage de penser un peu à elle. Enfin.
Si elle ne change pas (comme il est agréable de la voir rester elle même!), j'ai beaucoup aimé voir cette femme relever des défis, suivre son regard autocritique à la fois empreint de fierté et de dérision sur les étapes qu'elle franchit une à une pour avoir son permis moto ou organiser la fête de la ville.

L'auteur amène si bien les choses que j'ai eu un petit faible pour Lukas aussi. C'est frais, fluide et pourtant la problématique qui est traitée ici prend aux tripes : pas si simple de se remettre à vivre à presque 40 ans. Mais Anita réussit à relever la tête et foncer malgré son manque de confiance en elle. Beaucoup d'humour aussi. J'ai d'ailleurs adoré la virée dans le club de bikers!

Encore une très belle lecture et un auteur à suivre absolument!


Je remercie les éditions Denoël pour ce partenariat.
Traduit paMarianne Ségol-Samoy  - Sortie: mai 2016 


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