de Laurent Gaudé
Quatrième de couverture:
Un vieil homme croit entendre chevaucher Frédéric II dans le royaume des Enfers. Un centurion marche vers une Rome gangrénée dont il devance l'agonie. Un soldat des tranchées fuit le "golem" que la terre a façonné pour punir les hommes. Un juge anti-mafia tient le compte à rebours de sa propre exécution... Dans la proximité de la guerre ou de la mort surgissent ces quatre récits où les héros - certes vaincus, mais non déchus - prononcent d'ultimes paroles. Ils veulent témoigner, transmettre, ou sceller des adieux. Minuscules fantassins de la légende des siècles, ils affrontent une Histoire lancée dans sa course aveugle. Et ils profèrent la loi tragique - celle de la finitude - qui, au-delà de toute conviction, donne force et vérité à leur message. D'où la dimension orale de ces textes qui revisitent la scène de l'oeuvre romanesque et, de Cris à La Porte des Enfers, réorchestrent des thèmes chers à Laurent Gaudé, auxquels la forme brève donne une singulière puissance.
Mon avis:
Quel plaisir comme à chaque fois de retrouver l'écriture de Gaudé, son style qui m'emporte à tous les coups. Dans ces quatre nouvelles, la fin est annoncée et quelque chose doit être transmis. Avec un rythme à part, empreint de poésie et chargé d'histoire, l'auteur fait de ces héros des messagers.
Les oliviers du Négus
Cette nouvelle m'a touchée, pas tant par l'histoire de ce Négus, honni, banni à se retour de l'Ethiopie, alors qu'il a vécu l'horreur de la guerre et qu'il est incompris, mais par le regard de cet homme à qui il a réussi à transmettre son histoire, la sienne et celles de morts qui l'entourent. Les Ethiopiens massacrés, Frédéric II et son armée. Un message qui garde du sens encore après sa mort.
Le bâtard du bout du monde
Des phrases courtes qui rythment ce court récit. Quelle manière d'amener les derniers jours de l'empire romain avec le symbole fort porté par cet homme: le pourrissement de l'Empire. J'ai beaucoup aimé son voyage de retour parmi les barbares et la façon dont il annonce la fin de ce monde.
Je finirai à terre
Gaudé sait nous faire entrevoir l'horreur absolue que fut la première guerre mondiale. Il l'a fait avec beaucoup de talents dans Cris. Ici, avec cette nouvelle qui se situe tout prêt des tranchées où la Terre se meurt, défigurée par les hommes, il fait revivre la légende du Golem, instrument de boue et de vengeance.
Tombeau pour Palerme
Une nouvelle différente mais tout aussi bien écrite, le récit d'un juge anti-mafia qui sait sa mort toute proche. C'est sa vie. Il ne peut abandonner. Un texte poignant.
Quatrième de couverture:
Un vieil homme croit entendre chevaucher Frédéric II dans le royaume des Enfers. Un centurion marche vers une Rome gangrénée dont il devance l'agonie. Un soldat des tranchées fuit le "golem" que la terre a façonné pour punir les hommes. Un juge anti-mafia tient le compte à rebours de sa propre exécution... Dans la proximité de la guerre ou de la mort surgissent ces quatre récits où les héros - certes vaincus, mais non déchus - prononcent d'ultimes paroles. Ils veulent témoigner, transmettre, ou sceller des adieux. Minuscules fantassins de la légende des siècles, ils affrontent une Histoire lancée dans sa course aveugle. Et ils profèrent la loi tragique - celle de la finitude - qui, au-delà de toute conviction, donne force et vérité à leur message. D'où la dimension orale de ces textes qui revisitent la scène de l'oeuvre romanesque et, de Cris à La Porte des Enfers, réorchestrent des thèmes chers à Laurent Gaudé, auxquels la forme brève donne une singulière puissance.
Mon avis:
Quel plaisir comme à chaque fois de retrouver l'écriture de Gaudé, son style qui m'emporte à tous les coups. Dans ces quatre nouvelles, la fin est annoncée et quelque chose doit être transmis. Avec un rythme à part, empreint de poésie et chargé d'histoire, l'auteur fait de ces héros des messagers.
Les oliviers du Négus
Cette nouvelle m'a touchée, pas tant par l'histoire de ce Négus, honni, banni à se retour de l'Ethiopie, alors qu'il a vécu l'horreur de la guerre et qu'il est incompris, mais par le regard de cet homme à qui il a réussi à transmettre son histoire, la sienne et celles de morts qui l'entourent. Les Ethiopiens massacrés, Frédéric II et son armée. Un message qui garde du sens encore après sa mort.
Le bâtard du bout du monde
Des phrases courtes qui rythment ce court récit. Quelle manière d'amener les derniers jours de l'empire romain avec le symbole fort porté par cet homme: le pourrissement de l'Empire. J'ai beaucoup aimé son voyage de retour parmi les barbares et la façon dont il annonce la fin de ce monde.
"C'est Rome qui m'a fait. La légion. Elle seule m'a donné un nom. "
"J'ai cru toute ma vie que je serai le gardien de l'Empire mais je suis l'homme qui le perce."
Je finirai à terre
Gaudé sait nous faire entrevoir l'horreur absolue que fut la première guerre mondiale. Il l'a fait avec beaucoup de talents dans Cris. Ici, avec cette nouvelle qui se situe tout prêt des tranchées où la Terre se meurt, défigurée par les hommes, il fait revivre la légende du Golem, instrument de boue et de vengeance.
"Trop de corps à avaler. Par bouchées successives. Pas même le temps de déglutir.""Une douleur immense lui courut sous la peau.Elle cria de toute sa force, oubliant qu'elle n'avait pa de voix, et le vent, ce jour-là, eutl'acidité des appels désespérés.
Tombeau pour Palerme
Une nouvelle différente mais tout aussi bien écrite, le récit d'un juge anti-mafia qui sait sa mort toute proche. C'est sa vie. Il ne peut abandonner. Un texte poignant.
Depuis que j'ai lu le soleil des Scorta, je ne suis plus attirée par cet auteur même si tu sembles apprécier son style...
RépondreSupprimerpour moi c'est l'inverse, le soleil fut le premier des romans que j'ai lus de lui, et je suis charmée à chaque fois encore plus par son style et sa force!
SupprimerUn des rares titres que je n'ai pas encore découvert. Je le garde de côté, pour le bon moment !
RépondreSupprimerJ'en ai aussi deux sous le coude!!
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