Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

 d'Haruki Murakami

C'est toujours un moment particulier que la lecture de Murakami. Même s'il peut décrire des univers très variés, il y a comme une temporalité différente. Même lorsqu'il traite de sujets universels, comme c'est le cas ici, il y amène quelque chose de très particulier, une autre culture certes, mais aussi ce regard qui ne me laisse pas indifférente.  

Dans ce récit, il nous amène aux côtés d'Hadjime, un homme dont on suit l'évolution de son enfance à l'âge adulte. Au cœur du roman: l'éveil des sentiments, la relation à l'autre, l'amour, les choix qui nous déterminent, ou pas...

Hadjime est enfant unique et cela fait de lui, en ce lieu et à cette époque, un enfant différent des autres, à part. Il va trouver à 12 ans, en la personne de Shimamoto-san, fille unique elle aussi, une amie, une âme soeur, un premier amour. L'auteur décrit ce lien qui se développe chez notre héros au fil de cette rencontre, son impression d'être à sa place, de pouvoir être enfin lui-même, sans faux-semblants.

Il déménage, la vie les fait se perdre de vue, le temps passe et Hadjime découvre le désir, la sexualité. Il finit ses études et entame une carrière professionnelle, fait des compromis, rencontre l'amour et devient parent. Pourtant le souvenir de Shimamoto-san ne le quitte pas. Dans la rue son regard continue de la chercher au détour d'un boitillement. Et quand elle entre à nouveau dans sa vie, étrangement, on a l'impression à la fois que tout vacille et que chaque chose retrouve sa place.

J'ai beaucoup aimé l'introspection du personnage qui se remet en cause tout en acceptant et en assumant les choix qu'il a faits au cours de sa vie. La fin m'a beaucoup plu aussi. Elle apporte une lecture différente au roman en permettant au lecteur de questionner la réalité des évènements, d'y voir une autre histoire, une autre façon d'appréhender la remise en question de notre héros.

Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.

Présentation de l'éditeur:

C'est simple : tout ce qui a une forme finit par disparaitre, mais certaines pensées laissent des traces éternelles.