Il reste la poussière

de Sandrine Collette


Quatrième de couverture:

Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux.
Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l'a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien.
Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille?



Mon avis:

J'avais été déjà charmée par cet auteur lors de ma lecture de six fourmis blanches et je dois dire que j'ai encore une fois beaucoup apprécié l'écriture et le dépaysement que nous offre Sandrine Collette bien que le texte soit très dur.

Nous nous retrouvons dans un univers éloigné à tous points de vue, comme si nous étions hors de notre temps, de notre espace, de nos repères. On s'attache des les premières lignes au petit héros maltraité par ses frères : Rafael. Dès son plus jeune âge il est la cible des trois ainés qui se le passent, se l'arrachent, se le jettent dans des courses effrénées à cheval. Leur univers est celui de la steppe, pauvre et aride dans laquelle, déjà très jeunes, ils sont les gardiens de l'hacienda et s'occupent des troupeaux.
Le climat est si pesant qu'on a l'impression d'étouffer au côté de Rafaël qui survit à cette violence et réussit à grandir malgré tout. Le point de vue change et on entendra aussi la voix de chacun de ses frères et de la mère. On découvrira la prison de chacun, enfermé dans l'étau de ses croyances. La folie d'un mère qui va jusqu'à perdre un de ses fils au jeu, et auprès de Joaquim on entrevoit la possibilité d'un ailleurs.

J'ai beaucoup aimé la façon dont ce petit garçon s'accroche à la vie. L'épisode des chevaux en fuite est vraiment bien écrit. Il met ce personnage en perspective. La peur de la liberté qu'il n'ose prendre, ce choix de revenir vers ce qui le rassure, malgré l'horreur de son quotidien... Le plus beau passage est pour moi celui de son retour. J'ai senti le temps qui s'arrêtait alors qu'il n'était encore qu'un point à l'horizon. Son avancée lente vers eux. Le silence de part et d'autre dans ce temps suspendu.

Et puis pour finir, en plus de son aspect symbolique, j'ai trouvé la fin du roman vraiment belle!



Je remercie Clélia Sergent et les éditions Denoël pour ce partenariat.
Sortie: Janvier 2016 




Commentaires

  1. Je garde un bon souvenir de "six fourmis blanches" moi aussi.
    C'est "reste" pour math'en mot?

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    1. Oui tu as deviné (le reste de la division!!! J'ai failli ne pas le voir!)

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