Première personne du singulier

 d'Haruki Murakami


Après le joli moment de lecture passé en la compagnie de cet auteur dans Abandonner un chat, j'étais ravie de découvrir certaines de ses nouvelles (un genre littéraire que j'apprécie) d'autant plus que je n'ai lu de lui que des romans jusqu'à présent.

Ce recueil est composé de huit nouvelles. Ma lecture précédente de Murakami m'a mise dans l'ambiance car j'ai eu ici encore la sensation de confidences et d'une certaine intimité. Ainsi le narrateur parait à de nombreuses reprises être l'auteur lui même qui livrerait des souvenirs, des bribes de vie et anecdotes qui ont peut être eu une influence sur celui qu'il est devenu, ou des moments qui reviennent à sa mémoire. Il y est beaucoup question de femmes.  

J'ai apprécié la distance mise par ce vieil homme entre ses souvenirs et leur signification. Il les évoque sans qu'il y ait besoin de leur donner un sens, ni même au fait qu'ils ressurgissent dans sa mémoire. Une musique, une réflexion sur la beauté pouvant suffire à les convoquer. 

Ma préférée est "Recueil de poèmes des Yakult Swallows. Il y a une certaines nostalgie qui m'a touchée dans ce texte, tant dans les instants passés à supporter cette équipe que dans le recul porté sur ses propres textes de l'époque. 

Ces petits moments de vie se succèdent et j'ai réalisé avec les dernières nouvelles que je n'étais pas entrain d'écouter Murakami mais bel et bien de le lire, et ce singe parlant qui (ré)apparait nous ramène à la réalité de la fiction tout en étant pourtant si fidèle à l'univers de l'auteur. Comme s'il fallait réveiller le lecteur, remettre les pendules à l'heure avant la dernière nouvelle qui met en avant cette ambiguïté: "première personne du singulier".


Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.


Présentation de l'éditeur:

Après le succès de Des hommes sans femmes, Murakami renoue avec la forme courte. Composé de huit nouvelles inédites, écrites, comme son titre l’indique, à la première personne du singulier, un recueil troublant, empreint d’une profonde nostalgie, une sorte d’autobiographie déguisée dont nous ferait cadeau le maître des lettres japonaises.
 
Un homme se souvient
De la femme qui criait le nom d’un autre pendant l’amour
Du vieil homme qui lui avait révélé le secret de l’existence, la « crème de la crème de la vie »
De Charlie Parker qui aurait fait un merveilleux disque de bossa-nova s’il en avait eu le temps
De sa première petite amie qui serrait contre son cœur le vinyle With the Beatles
Des matchs de base-ball si souvent perdus par son équipe préférée
De cette femme si laide et si séduisante qui écoutait le Carnaval de Schumann
Du singe qui lui avait confessé voler le nom des femmes qu’il ne pouvait séduire
De ces costumes qu’on endosse pour être un autre ou être davantage nous-même.
 
Un homme, Murakami peut-être, se souvient que tous ces instants, toutes ces rencontres, anodines ou essentielles, décevantes ou exaltantes, honteuses ou heureuses, font de lui qui il est.

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