Abandonner un chat

  d'Haruki Murakami



J'aime la plume et l'univers de Murakami et j'ai beaucoup aimé lire ces pages dans lesquelles ils nous livre quelques souvenirs de son père. J'avais la sensation d'avoir la chance de l'avoir auprès de moi alors qu'il se confiait sur certains épisodes de sa vie. Cela fut vraiment très agréable. Il y a beaucoup de sérénité, et même s'il est lucide sur les difficultés rencontrées dans la relation avec son père, il n'y a pas de jugement ni d'agressivité. On sent une sorte de paix, un recul qui lui permet de revenir sur des évènements clefs, ou de simples souvenirs. Une mise en perspective qui est peut être due à sa culture, à son âge ou à sa personnalité (ou un peu des trois!), et il en émane une certaine sagesse qui est douce à la lecture. Un très bon moment!

J'ai découvert également un illustrateur: Emiliano Ponzi. Ses illustrations sont superbes et elles font de ce livre un très bel ouvrage. 


Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.


Présentation de l'éditeur:

Je suis le fils ordinaire d’un homme ordinaire. Ceci est parfaitement évident. Mais au fur et à mesure que j’ai approfondi cette réalité, j’ai été convaincu que nous sommes tous le fruit du hasard, et que ce qui a eu lieu dans ma vie, dans celle de mon père, tout a été accidentel. Et pourtant, nous les humains, ne vivons-nous pas en considérant comme la seule réalité possible ce qui n’est après tout qu’un simple fait dû au hasard ?
 
Quand Murakami avait cinq ou six ans, lui et son père sont partis en vélo abandonner un chat sur la plage. Pourquoi ne pas le garder, que se sont-ils dits, était-ce un moment triste, tout cela, Murakami ne s’en souvient plus. Ce dont il se souvient en revanche, c’est que quand lui et son père sont rentrés à la maison, le chat était là. Et que sur le visage de son père, il y avait de la surprise, de l’admiration et du soulagement.
C’est là un des souvenirs que Murakami partage sur ce père qu’il a si mal connu. Un homme que les différentes guerres avaient changé, qui chaque matin honorait ses morts, qui avait dû renoncer à ses ambitions mais a composé des haïkus jusqu’à la fin de sa vie ; un homme, aussi, qui n’a jamais compris les aspirations de son fils.
Et à travers son père, c’est bien lui-même que Murakami questionne…

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