de Karine Giébel
Décidément cette auteure réussit à me tordre le ventre de manière différente à chaque nouvelle lecture!
Celle-ci n'a pas été facile, et si je suis loin du coup de coeur que j'avais éprouvé lors de ma découverte de son roman précédent Toutes blessent, la dernière tue, je dois dire qu'elle a tout de même réussi à me mettre très mal à l'aise.
D'emblée la police des polices intervient pour mener un double interrogatoire. On ne sait pas ce qui s'est passé, mais il y a manifestement une scène de crime impressionnante et deux suspects que tout accuse. On suit à tour de rôle les deux versions de nos personnages principaux. En miroir, leurs récits se complètent, se chevauchent, s'éclairent l'un l'autre.
Même si le rythme est plutôt lent et qu'il ne se passe pas grand chose en dehors de leurs souvenirs, j'ai apprécié la forme du récit, la contradiction constante que cette forme soulève. Alors même que les deux protagonistes ont quasiment mot pour mot la même version, on en relève toutes les nuances, les non dits imperceptibles et les silences criants de vérité.
J'ai l'impression que Giebel m'a déjà placée dans des situations beaucoup plus intenables, mais ici j'ai été très mal à l'aise pendant une bonne partie de ma lecture. La situation est pourtant très claire, il s'agit de viol, d'abus, de chantage, de pression, de harcèlement sexuel et psychologique. Le "non" est pensé, dit, répété. S'il n'y avait qu'un seul des deux récits, l'effet aurait été certainement différent, mais là, avec ces deux voix, quelque chose s'insinue qui tour à tour atténue ou renforce cette notion de viol d'un côté comme de l'autre. Je pense que c'est cela qui m'a mis vraiment mal à l'aise, que cette violence ne soit jamais niée ou reconnue comme telle alors que les faits sont là, d'une telle évidence.
C'était étrange aussi pour moi de ne pas m'attacher du tout aux personnages, de m'intéresser à leur récit sans réellement me soucier d'eux. Je n'ai pas perçu la passion, à aucun moment, ni d'un côté, ni de l'autre. J'ai vu des failles, béantes parfois, dans lesquels nos personnages se sont perdus tour à tour.
Un roman qui ne laisse pas indifférent, et dont la forme montre encore une fois le talent de l'auteure à nous faire explorer les contradictions de l'âme humaine!
Présentation de l'éditeur:
Personne n’est assez fort pour la vivre.
Personne n’est préparé à l’affronter, même si chacun la désire plus que tout.
La passion, la vraie…
Extrême.
Sans limites.
Sans règles.
Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.
Décidément cette auteure réussit à me tordre le ventre de manière différente à chaque nouvelle lecture!
Celle-ci n'a pas été facile, et si je suis loin du coup de coeur que j'avais éprouvé lors de ma découverte de son roman précédent Toutes blessent, la dernière tue, je dois dire qu'elle a tout de même réussi à me mettre très mal à l'aise.
D'emblée la police des polices intervient pour mener un double interrogatoire. On ne sait pas ce qui s'est passé, mais il y a manifestement une scène de crime impressionnante et deux suspects que tout accuse. On suit à tour de rôle les deux versions de nos personnages principaux. En miroir, leurs récits se complètent, se chevauchent, s'éclairent l'un l'autre.
Même si le rythme est plutôt lent et qu'il ne se passe pas grand chose en dehors de leurs souvenirs, j'ai apprécié la forme du récit, la contradiction constante que cette forme soulève. Alors même que les deux protagonistes ont quasiment mot pour mot la même version, on en relève toutes les nuances, les non dits imperceptibles et les silences criants de vérité.
J'ai l'impression que Giebel m'a déjà placée dans des situations beaucoup plus intenables, mais ici j'ai été très mal à l'aise pendant une bonne partie de ma lecture. La situation est pourtant très claire, il s'agit de viol, d'abus, de chantage, de pression, de harcèlement sexuel et psychologique. Le "non" est pensé, dit, répété. S'il n'y avait qu'un seul des deux récits, l'effet aurait été certainement différent, mais là, avec ces deux voix, quelque chose s'insinue qui tour à tour atténue ou renforce cette notion de viol d'un côté comme de l'autre. Je pense que c'est cela qui m'a mis vraiment mal à l'aise, que cette violence ne soit jamais niée ou reconnue comme telle alors que les faits sont là, d'une telle évidence.
C'était étrange aussi pour moi de ne pas m'attacher du tout aux personnages, de m'intéresser à leur récit sans réellement me soucier d'eux. Je n'ai pas perçu la passion, à aucun moment, ni d'un côté, ni de l'autre. J'ai vu des failles, béantes parfois, dans lesquels nos personnages se sont perdus tour à tour.
Un roman qui ne laisse pas indifférent, et dont la forme montre encore une fois le talent de l'auteure à nous faire explorer les contradictions de l'âme humaine!
Présentation de l'éditeur:
Personne n’est assez fort pour la vivre.
Personne n’est préparé à l’affronter, même si chacun la désire plus que tout.
La passion, la vraie…
Extrême.
Sans limites.
Sans règles.
Je remercie les éditions Belfond pour ce partenariat.
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