Comme un roman

de Daniel Pennac

Quatrième de couverture:

LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n'importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
7. Le droit de lire n'importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à voix haute.
10. Le droit de nous taire.


Mon avis:
Pennac nous livre dans ce texte ses réflexions sur la lecture, sur cet amour du livre qui peut se perdre en chemin.
Quel régal de lire ses lignes!
D'une part à cause de ses bons mots, de ses remarques humoristiques et de son style vif et particulier. Sa dédicace est déjà truculente:
"On est prié (je vous supplie) de ne pas utiliser ces pages comme instrument de torture pédagogique."
Il croise les lieux communs, les citations fort à propos et ses réflexions d'enseignant et de défenseur de la lecture à voix haute.

D'autre part par conviction. Voilà six ans maintenant que toutes mes journées de classe commencent par une demi-heure de lecture offerte en bibliothèque. Six ans que je lis à voix haute à mes élèves et qu'on partage ensemble des romans, des contes, des albums. Six ans que je mesure l'impact réel de cette gratuité dont parle Pennac sur leur amour de la lecture.
Je remercie d'ailleurs encore Carole, que je ne connais pas, mais dont le blog a été une révélation quant au partage de la littérature en classe!

Cette réflexion est aussi, pour nous amoureux de la lecture qui avons envie de la transmettre à nos enfants, une mise en garde pour ne pas oublier de conserver la magie des partages de leur enfance...
"Oui, l'histoire lue chaque soir remplissait la plus belle fonction de la prière, la plus désintéressée, la moins spéculative, et qui ne concerne que les hommes: le pardon des offenses. On n'y confessait aucune faute, on n'y cherchait pas à s'octroyer une portion d'éternité, c'était un moment de communion, entre nous, l'absolution du texte, un retour au seul paradis qui vaille: l'intimité. sans le savoir, nous découvrions une des fonctions essentielles du conte, et plus vastement, de l'art en général, qui est d'imposer une trêve au combat des hommes.
L'amour y gagnait une peau neuve.
C'était gratuit."
"Gratuit. C'est bien ainsi qu'il l'entendait. Cadeau. Un moment hors des moments. En dépit de tout. L'histoire nocturne le délestait du poids du jour. On larguait ses amarres. Il allait avec le vent, immensément allégé, et le vent, c'était notre voix.
Pour prix de ce voyage, on n'exigeait rien de lui, pas un sou, on ne lui demandait pas la moindre contrepartie. Ce n'était même pas une récompense. (Ah! les récompenses... comme il fallait se montrer digne d'avoir été récompensé!) Ici, tout se passait en pays de gratuité.
La gratuité, qui est la seule monnaie de l'art." 






Commentaires

  1. Un livre qui fait écho à tous ceux qui aiment lire. J'ai tout particulièrement aimé les droits du lecteur !!!

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    1. Moi aussi... Après les 20 invariants de Freinet, je vais afficher les dix droits imprescriptibles du lecteur de pennac dans ma classe!!!

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  2. Merci Piplo ! ... que je ne connais pas non plus... et dont je découvre le blog...

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  3. J'ai résisté à la tentation de la citer, mais j'aime aussi beaucoup la dédicace de Pennac dans ce livre.
    Si tu ne l'as pas encore lu, tu aimerais peut-être aussi "Chagrin d'école": je trouve qu'il est dans la même veine que "Comme un roman".

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    1. Ah, tu me donnes envie... il est dans ma PAL!!!

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