Mes quatre femmes

de Gisèle Pineau

Quatrième de couverture:

Qui parle en vous ? Qui vous raconte les histoires qu'à votre tour vous transmettrez ? Pour répondre à ces interrogations, Gisèle Pineau a choisi de remonter le cours des vies de quatre femmes. Celles qui l'ont construite. Angélique, l’ancêtre esclave, qui connut les temps perturbés de l’abolition puis du rétablissement de l’esclavage, gagna sa liberté et finit par épouser le Sieur Pineau. Julia, la grand-mère, profondément attachée à son pays Guadeloupe, mais contrainte à l’exil pour fuir un mari trop violent. Gisèle, la grand-tante, qui se laissa mourir de chagrin à vingt-sept ans, après avoir perdu son jeune époux. Et puis Daisy, la mère, qui, au plus gris de l’exil et de ses malheurs, se tint toujours debout pour ses enfants et rêva sa vie dans les romans d’amour. Avec son livre le plus personnel – et peut-être le plus émouvant –, Gisèle Pineau fait revivre ses quatre femmes dans la « geôle noire » de la mémoire. Quatre femmes, quatre époques de l’histoire antillaise, quatre inoubliables destins.

Mon avis:

Quatre femmes se retrouvent dans une pièce pour ressasser leur histoire, leurs souvenirs. Quatre femmes, mais pas n'importe lesquelles, quatre femmes clefs dans la vie de l'auteur, quatre femmes qui lui ont transmis chacune une partie de son héritage: sa mère, sa tante défunte dont elle porte le prénom, sa grand-mère Julia et l'aïeule affranchie Angélique. Ses quatre femmes. 

Le roman est partagé en quatre parties au nom de ces femmes, pourtant les quatre interviennent et mêlent leurs voix dans les différents chapitres. On apprend à les connaître, à les comprendre, derrière les apparences, au travers de leurs objets fétiches, de leurs réactions, de leurs avis les unes sur les autres. Dans cette "geôle noire" de la mémoire, Daisy a choisi de se retrouver avec sa soeur regrettée, sa belle-mère et Angélique. Des histoires si différentes malgré le poids que toutes portent d'être une femme et de subir. L'esclavage, l'exil, la violence conjugale, le désespoir. 

J'ai aimé le style de l'auteur et la façon pudique avec laquelle elle apparaît sous le regard de Daisy et de Julia. Ses cauchemars, son secret qu'elle n'a jamais révélé, ses cahiers dans lequel tout était consigné. Je suis particulièrement sensible à la transgénéalogie et j'ai vraiment apprécié la façon dont ces témoignages de vie s'assemblent pour former un héritage, avec son lot de fardeaux et de richesses.
Une belle découverte.

Voici l'avis de Joëlle qui l'a lu avec moi pour le cercle de lecture afro-caribéenne.



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