La brodeuse de Winchester

 de Tracy Chevalier

Quel plaisir de retrouver cette auteure. Je ne l'avais pas lue depuis plus de 3 ans, mais je garde encore des souvenirs très nets de mes précédentes lectures.

Elle nous plonge ici dans l'Angleterre du début des années 30, auprès de Violet qui s'émancipe peu à peu, trouve sa voie et vibre enfin. 

Tracy Chevalier a vraiment le don de m'emporter complètement dans ses histoires, elle fait de la vie de ses héroïnes, pourtant semblables à tant d'autres,  des destins hors du commun. J'apprécie beaucoup également la manière dont elle place le contexte, nous immergeant complètement dans un lieu et une époque, nous faisant réellement comprendre toute la pression sur les épaules de Violet. Ainsi on perçoit ici tout le traumatisme de la première guerre mondiale, les séquelles 

de chacun, le poids des convenances, la considération des femmes au travail... En s'appuyant toujours sur des faits réels, précis, comme ici l'histoire de ces brodeuses en particulier.

Et au milieu de cette vie, de ce quotidien qui nous devient familier, quelque chose se passe. Pour Violet, ce sera dans cette cathédrale, quand elle s'invite à la cérémonie des brodeuses et décide d'en faire partie. Puis plus loin dans le récit quand elle assiste au ballet des sonneurs de cloches et perçoit que sa place est là. Quelque chose qui la dépasse, qui nous dépasse mais que l'on sent vibrer. L'art a ici encore un goût de liberté. Un bouleversement fondamental qui donne un sens, une direction... J'ai vraiment aimé ces passages où elle exprime clairement avoir trouvé ce qu'elle voulait faire de sa vie et les moyens qu'elle se donne pour y arriver. Être libre, être elle-même enfin.

Tracy Chevalier m'a conquise encore une fois avec ce superbe récit ! 

 

Je remercie les éditions Folio pour ce partenariat!

Présentation de l'éditeur:

« Jane Austen était morte à l’âge de quarante et un ans sans mari ni enfants, seulement une sœur dévouée. Violet n’avait même pas cela, et elle n’avait certes pas plusieurs romans à son actif. Il ne lui restait que trois ans pour rattraper Miss Austen en termes de créativité. »

Winchester, 1932. Violet Speedwell, trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis la pénurie d’hommes d’après-guerre. Pour échapper à une mère acariâtre, elle décide de prendre son envol. Mais son célibat lui attire plus de mépris que d’amitié. C’est au sein du cercle des brodeuses de la cathédrale qu’elle trouvera le soutien qui lui manque pour affronter les préjugés de son époque. Grâce à Arthur, le sonneur de cloches, elle découvre aussi un tout autre cercle, masculin cette fois. Au même moment, la radio annonce l’arrivée d’un certain Hitler à la tête de l’Allemagne.