Né d'aucune femme

 de Franck Bouysse

 
Raphaëlle m'a prêté spontanément ce roman alors que je furetais devant sa belle bibliothèque ! Quelle belle découverte, merci beaucoup !

J'ai eu la chance de le lire en même temps que ma mère. Nous avons échangé plusieurs fois pendant notre lecture et si nous n'avons pas ressenti tout à fait la même chose, le plaisir fut partagé. Voici son avis.

Très rapidement, on plonge avec Gabriel dans les carnets de Rose, tranches d'une vie qui vont bouleverser à jamais son existence d'homme d'église et dont il se remémore chaque ligne sur sa fin de vie. 

Suivent ensuite plusieurs voix qui font résonner le récit livré par cette toute jeune fille enfermée dans un asile.

Rose est une fille et a bien peu de valeur au sein de sa famille pour son père qui la vend afin d'en tirer quelque bénéfice. Si les chapitres qui montrent son point de vue mettent en avant sa souffrance, sa honte, et les efforts faits pour réparer, je n'ai pu passer outre la violence de cet acte symbolique. J'ai aimé cependant la démarche de l'auteur qui permet à sa fille, elle, de lui pardonner.

C'est au diable en personne que semble être livrée notre héroïne. On sent dès les premiers instants que la vieille est une ordure, et que le maître ne tardera pas à lui demander bien plus que le ménage et les repas. Puis une sombre machination se profile, et on a bien raison de craindre le pire...

La voix de sa mère m'a émue. Elle rappelle la force des liens du sang, ce qui est dû à celui ou celle à qui on a donné la vie, la douleur de la perte de son enfant, la nécessité d'avancer pour les autres.

J'ai vu comme Rose une lueur d'espoir avec ce garçon de ferme, même s'il ne semble pas avoir la force de l'enlever.

J'ai ressenti tour à tour de l'émotion, de l'inquiétude, de la violence, de l'espoir, mais surtout, l'auteur arrive à se jouer de nous avec beaucoup de talent,  à nous surprendre à plusieurs reprises et à redonner encore plus de force et de résonance à son récit.


Présentation de l'éditeur:

« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile ». - Et alors, qu'y-a-t-il d'extraordinaire à cela ? Demandais-je. - Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés. - De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose. Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquelles elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.


Commentaires

  1. Je ne suis la seule à n'avoir pas aimé? Je trouvais que le roman reposait seulement sur le suspense et des envolées lyriques pénibles...

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    1. je ne sais pas, je n'ai lu que l'avis de ma mère ;-)
      C'est le conseil (et le prêt) d'une amie, peut être que le faire de le lire en LC a joué, mais je n'ai pas été génée par les envolées dont tu parles...

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  2. En fait, j'ai beau tourné autour, ej n'arrive pas à me décider à lire ce roman. C'est ainsi. Un jour peut-être.

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    1. je ne sais pas si je serais allée vers lui si on ne me l'avait pas mis entre les mains, mais je ne le regrette pas ;-)

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  3. Je l'ai reçu pour mon anniversaire et j'ai hâte de le découvrir !

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