Les grands

de Sylvain Prudhomme


Quatrième de couverture:

«Ça leur était tombé dessus. Ils avaient eu ça. La vie leur avait donné cette chose dont tous les musiciens rêvent. Que pouvait bien leur foutre tout le reste.» 

Guinée-Bissau, 2012. Guitariste du Mama Djombo, un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit d’expédients. Alors qu’un coup d’État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto déambule. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d’une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d’un groupe qui joua une musique neuve, portée par l’élan et la fierté d’un pays. Au cœur de la ville où l’on continue de s’affairer, indifférent aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d’autres anciens du groupe ont rendez-vous : c’est soir de concert au Chiringuitó.



Mon avis:

Parfois on se sent plus riche après la lecture d'un livre. "Les grands" entre dans cette catégorie. Peut-être étais-je au moment de ma lecture particulièrement réceptive, peut-être ai-je été sensible au style et à l'ambiance. En tout cas ce fut un très beau voyage.

Je l'ai parcouru accompagnée des morceaux de ce groupe mythique à qui il rend hommage.



L'auteur nous plonge aux côtés de Couto, un membre fictif du groupe légendaire Super Mama Djombo et il réussit là un tour de main incroyable, celui de nous faire partager un peu leur quotidien et leur expérience musicale qui perdure après leurs années de gloire, tout en s'appuyant sur des évènements fictifs, comme la mort de la chanteuse. Mais c'est aussi une réalité humaine, sociale et politique qui s'impose à nous.

Duce est le grand amour de Couto et son décès plonge notre héros dans un déferlement de souvenirs. J'ai particulièrement apprécié ce personnage qui nous amène à la découverte de la Guinée-Bissau en nous ouvrant sa mémoire. A ses côtés on découvre une autre culture, on approche l'histoire politique de ce pays et on plonge dans son patrimoine musical.

Couto a vécu, il perçoit très distinctement le temps qui est passé, pourtant à aucun moment il ne m'a paru âgé. J'ai aimé les liens forts qu'il a créés et ce qui émane de lui. J'ai beaucoup aimé aussi le court passage où il retrouve les rappeurs locaux et où on comprend le titre de ce roman.
Et puis bien sûr il y a le style de l'auteur qui nous emporte. C'est un très bel hommage qu'il rend ici. On perçoit toute la portée de la musique pour vivre, tenir, protester, aimer. La musique comme moyen d'expression, mais aussi la musique comme partie intrinsèque de soi... 


Merci à l'auteur pour cette riche découverte.

Je remercie les éditions Folio pour ce partenariat!

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