La Désobéissance

d'Alberto Moravia

Quatrième de couverture:

Luca grandit dans l’Italie des années quarante. À l’âge de quinze ans, il ressent un malaise persistant. Il est irritable, le moindre détail le plonge dans une colère monstre. 
Cette nouvelle réalité, qu’il juge brutale, le pousse à remettre absolument tout en question : l’école, les parents, la religion. Une désobéissance totale qui le conduit à ce qu’il nomme le «désir de mort». À son grand étonnement, seule la présence de certaines dames semble le rattacher, presque malgré lui, à la vie. 
Lorsque Luca tombe malade, une infirmière est appelée à son chevet. C’est avec cette femme, à la fois maternelle et charnelle, qu’il scellera définitivement son initiation.


Mon avis:

J'ai lu ce roman, qui s'est trouvé un peu par erreur entre mes mains, alors que la quatrième de couverture ne m'emballait pas. Devant l'épaisseur très raisonnable et un auteur qui m'était inconnu, j'ai décidé de le lire quand même et je ne le regrette vraiment pas!

Le lieu ou l'époque importent guère. L'histoire de Luca pourrait être celle de bien des adolescents, de ceux qui perdent le goût de la vie et sombrent peu à peu. Vivre à ses côtés cette descente aux enfers m'a interpellée. Peut-être parce que mon ainé est un garçon pas si loin de l'âge de Luca. Peut-être parce qu'on décèle déjà dès l'élémentaire certains manques d'appétence inquiétants.

Ce roman est dur car il est au plus près du ressenti de ce jeune homme qui a besoin de couper tout ce qui le relie au monde. Tout ce qui l'asservit. Il perd ses repères, ses références, et veut se détacher.
Devant l'impossibilité pour ceux qui l'aiment de l'aider, on a peur de comprendre combien cela tient à peu de choses finalement et à quel point son raisonnement peut paraitre cohérent. Plus rien n'a de prise sur lui. Ou presque. Ce roman est aussi porteur d'espoir car on voit Luca reprendre pied avant qu'il ne soit trop tard.

Ce fut une expérience très enrichissante que d'être dans la tête d'un adolescent en chute libre. Un sujet traité avec beaucoup de talent par Moravia.

Je remercie Célia Giglio et les éditions Denoël pour ce partenariat.
Traduit par Michel Arnaud - Sortie: 24 avril 2015 (réédition)

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