La route qui mène à la ville

de Natalia Ginzburg

Quatrième de couverture:

En Italie dans les années 40, Delia grandit entourée de ses frères et sœurs. Dans la maison crasseuse et trop étroite, où le gramophone joue en boucle le même air entêtant, il n’y a que le vide et l’absence de désir. Alors, pour tromper l’ennui ou pour s’inventer des rêves, Delia emprunte chaque jour la route qui mène à la ville. 
L’Italienne Natalia Ginzburg compose un court roman au cordeau, qui se niche au plus près des sentiments humains. 

– Qui donc s’ennuie? Moi, je ne m’ennuie pas du tout, dit-il, et il se mit à rire en me prenant par le bras. Donc tu t’ennuies? Et pourquoi? Tout est si beau.


Mon avis:

J'ai apprécié la préface de Marie Darrieussecq. Après cet hommage, on appréhende le texte avec déjà en tête les intentions de l'auteur, le sens donné à son style et à son sujet!
Cela m'a certainement mis dans de bonnes dispositions car j'ai pu apprécier cette lecture alors que j'ai  eu vraiment beaucoup de mal à accrocher avec l'héroïne, Délia, dont les états d'âme sont au centre du roman. Elle s'ennuie, veut une vie différente, rêve de la vivre enfin au coeur de la ville, loin du quotidien terne qui est le sien. Je n'ai pas aimé le regard qu'elle porte sur ceux qui l'entourent, tantôt dans la manipulation, tantôt dans la recherche de faire-valoir, toujours si superficielle. Dur, dur de trouver le personnage principal si antipathique!

Pourtant les premières pages m'ont permis d'accéder à autre chose, que je n'aurai certainement pas perçu. Le petit précis autobiographique à la fin du roman m'a plu également. L'auteur nous donne un nouvel éclairage sur ce village, ces gens qu'elle décrit, ces choix d'écriture. Il y est question de
la légèreté et de l'insouciance d'un âge, de la réalité des conséquences des actes, fruits de la passion ou pas, du combat contre une monotonie qui en amène pourtant un autre, mais surtout de l'amour et de la haine qui nous lient à nos racines.

Je remercie Célia Giglio et les éditions Denoël pour ce partenariat.
Octobre 2014

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