La vie devant soi

de Romain Gary
sous le nom d'Emile Ajar



Quatrième de couverture:

Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que "ça ne pardonne pas" et parce qu'il n'est "pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son "trou juif", elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré "des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.

Mon avis:

Je viens de relire avec beaucoup de plaisir ce roman qui n'a jamais quitté mon coeur. 
J'ai retrouvé l'émotion du texte, la magie avec laquelle l'auteur nous en dit long sur Momo et la vie qu'il mène. C'est ce petit garçon qui nous raconte son histoire et dans le choix de ses mots, la construction de ses phrases, on entend beaucoup plus. On peut lire simultanément les discours des adultes qui l'entourent et son interprétation de la vie. 

J'ai redécouvert pourtant certaines choses. Comme avais-je pu oublier que Madame Rosa tenait en fait un clandé? Je gardais également le sentiment de la solitude extrême de Momo et même si c'est encore ce sentiment qui ressort de cette énième relecture, j'avais presque oublié tous ses gens qui font partie de son quotidien. Les bons mots de son ami Monsieur Hamil, la présence et le soutien de Madame Lola, les coups de main des frères Zaoum ou de Monsieur Walomba et sa tribu. Cette solidarité m'a fait pensé au Belleville que nous décrit Pennac dans sa saga Malaussène.

J'aime l'évolution de l'écriture et donc de la façon de parler de Momo quand il prend de l'âge, sa façon de voir la beauté de sa Madame Rosa tout en étant toujours lucide sur son état. Une fin poignante qui en dit long sur l'amour. 

"Le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi, et j'en ai rien à foutre."

"J'étais tellement heureux que je voulais mourir parce que le bonheur il faut le saisir pendant qu'il est là."

"Monsieur Hamil dit que l'humanité n'est qu'une virgule dans le grand Livre de la vie et quand un vieil homme dit une connerie pareille, je ne vois pas ce que je peux ajouter. L'humanité n'est pas une virgule parce que quand Madame Rosa me regarde avec ses yeux juifs, elle n'est pas une virgule, c'est même plutôt le Livre de la vie tout entier, et je ne veux pas le voir."

Commentaires

  1. En t écoutant en parler tout à l' heure et en te lisant ce soir, il me revient aussi tout un tas de souvenir de ce roman que j' ai beaucoup aimé. En revanche je ne sais plus si nous en avions parlé à l' époque de notre première lecture.

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    1. Oh si, on en a parlé à chaque lecture je pense!!! Je n'aurai pas pu faire autrement!!!

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  2. Je partage ton enthousiasme pour ce roman dont les clefs de lecture sont plus complexes qu'il n'y paraît.

    Karmapolis (partage lecture)

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  3. Je l'ai dans ma PAL. J'espère que je vais aimer ce livre autant que toi. Pour l'instant, je ne connais que la promesse de l'aube de gary

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    1. je n'ai pas lu celui-ci, tu as aimé?? J'en ai entendu parler. J'aimerai bien le lire!

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