Le message

d'Andrée Chédid

Quatrième de couverture:

Dans la rue déserte d'une ville ravagée par la guerre, Marie s'effondre, touchée par une balle alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre Steph. Leurs retrouvailles devaient sceller leur réconciliation et l'aveu d'un amour partagé. Luttant contre la mort, la jeune femme ne désire plus qu'une chose : transmettre un message à Steph pour lui dire qu'elle venait et qu'elle l'aime.


D'une écriture sèche et brûlante, Andrée Chedid raconte l'agonie de Marie et scande l'absurdité de la guerre, qui fait gémir les corps et sépare les amants.



Mon avis:
Malgré leurs séparations régulières, Steph est tout pour Marie. C'est le jour de leurs retrouvailles et Marie a mis sa jolie robe. Mais quand une balle la touche au milieu de son quartier dévasté qu'elle doit traverser pour le rejoindre, une seule peur l'obsède: que Steph pense qu'elle ne l'aime plus et que c'est pour ça qu'elle n'est pas venue. Le désir de lui transmettre ce message et l'espoir de le revoir vont la faire tenir...

Ce livre se lit d'une traite, parce qu'il est court, parce qu'il est bien écrit et aussi parce qu'il a une particularité assez déconcertante: il se passe en temps réel. Ainsi quand je lisais l'agonie de Marie ou la course de la vieille dame, j'avais l'impression de saisir la mesure du temps de leur histoire. Leurs pensées tournent parfois en boucle, mais c'est ce qu'ils ont dans leur tête à ce moment là et ça renforce cette étrange impression d'assister à la scène de l'intérieur minute après minute. La fin peut paraître abrupte car en une ligne tout est dit, mais c'est le juste temps qu'il fallait pour décrire cet acte qui clôt le roman et ne dure qu'un instant.

L'auteur nous pointe du doigt l'absurdité de la guerre, des différents camps et de la notion même d'ennemi au travers de la situation mais aussi des différents personnages.

J'ai particulièrement apprécié la façon dont elle décrit ce couple âgé qui lui vient en aide:
"L'âge avait labouré leurs corps, défiguré leurs faces, embrumé leurs regards; mais ils se reconnaissaient sous toutes les flétrissures du temps."
... et la manière dont ils tentent de la maintenir en vie en lui donnant l'espoir de revoir Steph, par les mots:
"Marie ne bouge presque plus. Marie respire à peine.
Pour lui parler, il faut utiliser peu de mots,: des mots simples, des mots essentiels, qui vont du coeur au coeur."


Commentaires

  1. avec Andrée Chedid on passe toujours un bon moment chargé en émotions !

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  2. Je n'ai pas été touchée par cette histoire, peut être parce qu'elle est très courte et ne permet pas de s'attacher aux personnages ... ou peut être suis-je passée à côté par ce que ce n'étais pas le bon moment !!!

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    1. Oui, peut être ; c'est vrai que la vision du déroulement du temps est très particulier et il passe en effet très vite. Les dialogues et pensées du vieux couple m'ont quand même beaucoup plu!

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