Ma reine

de Jean-Baptiste Andrea

Ce roman est court, frais et touchant. Le narrateur est un jeune homme de 13 ans aux capacités intellectuelles apparemment limitées et pour lequel aucune aide n'est apportée. Il vit avec ses parents qui tiennent une station service, a arrêté l'école, nous sommes en 1965...
Le lecteur se coule très vite dans le personnage de Shell, cet enfant en quête d'indépendance. J'ai été touchée par sa vision du monde, de son entourage. On découvre son envie de prouver à tous qu'il est grand en même temps que les angoisses qui l'étreignent. Cette Reine qui se présente à lui va lui ouvrir un monde différent, un espace de jeu dans lequel il est accepté tel qu'il est. On a l'impression que son monde s'éclaire et se pare de nouvelles couleurs.

C'est un très beau texte sur la différence et avec ce point de vue l'auteur nous permet de toucher un peu du doigt la façon dont le monde est appréhendé différemment par Shell et dont il reste incompris par les autres malgré les liens qu'il peut créer. J'ai apprécié le personnage du berger, un peu moins celui de la Reine, même si on perçoit qu'elle a sa part de fardeau à porter elle aussi et que Shell lui a apporté certainement autant qu'il a reçu. C'est vraiment la forme du texte que j'ai aimée avec le choix de ce point de vue dans lequel la parole est donnée à Shell sur son histoire, des sentiments, ses espoirs.


Présentation de l'éditeur:

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.

Je remercie les éditions Folio pour ce partenariat!